QHY183C

Avec le Canon 1200D, j’atteins les limites de sensibilité du capteur. Même en exposant 3 à 5 minutes par image pour 20 heures, je n’arrive pas à extraire les zones sombres (par exemple les nebuleuses sombres). Le bruit devient aussi important à cause de la température du capteur (en été jusqu’à 30C, en hiver environ 10C-15C). J’ai donc décidé de passer à une caméra spécialisée.

Apres avoir cherché les modèles différents et mes besoins, j’ai opté pour la toute nouvelle QHY183C.

J’ai décidé de prendre le chemin de la caméra couleur au lieu de N&B à cause du nombre de nuits claires disponibles. Réalistiquement, si je dois multiplier les temps de photo par 2 ou 3 pour faire du SHO ou HO, je ne finirai jamais une photo. J’entends trop de gens se plaindre de ce probleme.
Evidemment, ca limitera mes possibilités, mais avec la couleur je dois pouvoir m’occuper quelques années.
Les deux caméras que j’avais sélectionnées étaient l’ASI1600MC-C et la QHY183C, groso modo dans la meme fourchette de prix. l’ASI a déjà quelques années et est bien connue. La QHY est sortie fin 2017. Mais la QHY semblait plus sensible que l’ASI et les tests effectués sur divers forums étaient encourageants. Je me suis donc lancé.
Pour éviter les frais supplémentaires, j’ai réutilisé mon setup pour le 1200D (OAG, Baader MPCC III). Pour ca j’ai acheté un adaptateur ASI qui me permet de connecter la camera à la bague T2 de l’OAG. En ajustant l’adaptateur à 26mm de profondeur, le MPCC fait son boulot correctement et élimine les comas comme avant (en fait même mieux qu’avant, probablement à cause du capteur plus petit).
Mes premiers tests ont été décevants: sur les 2 machines que j’ai testées, le driver Ascom plantait après quelques photos. J’ai testé avec divers valeurs pour la vitesse USB, USB2/USB3, APT/EZcap/Sharpcap. Le problème semble être venu du SDK. Après de longues discussions sur le forum QHY, et sans solution en vue, j’ai décidé de tester le hardware. J’ai donc acheté une carte PCI-E USB3 et testé de nouveau. Là encore, plantages pour les vitesses USB < 60. A 60, j’ai fait 800 photos et une nuit entière sans plantage. Le lendemain, j’ai eu un plantage après 700 photos, puis le jour suivant une nuit entière sans probleme. J’ai finalement sélectionné 65, ce qui semble être stable.
L’inconvénient d’une si grande valeur est l’amplification du amp glow sur le côté. Par exemple, l’intégration de 40x120s (gain=11, offset=20 (unity), -10C) de darks produit l’image suivante (auto stretch dans PixInsight):
Le glow est très constant est est éliminé plutôt bien dans les images par calibration de darks. Il se peut que la température du capteur ait besoin de plus de temps pour se stabiliser et éliminer le glow. A tester.
Le premier soir avec 2 heures de ciel semi clair (première ouverture de l’observatoire depuis novembre), j’ai fait un test rapide sur M1: 30 images à 120s chaque, gain=11, offset=20, -10C, darks, bias, et pas de flats (observatoire fermé à 22h à cause du temps qui se gâtait; je prends mes flats à l’aube). Le développement a été rapide pour un premier exemple.
Je remarque:
– le fond a plus de details que sur la photo prise au 1200D avec plus de temps. On peut voir des zones de poussière et quelques trous noirs sur le fond.
– les détails autour de la nébuleuse sont plus nombreux (par exemple des excroissances bleues).
– la balance des blancs est très orientée vert et il faut pousser vers le rouge pour avoir les couleurs attendues. Des flats élimineraient surement ce probleme en grande partie.
Il va falloir plus de tests, mais pour une première sortie c’est encourageant.

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